Depuis le lancement de la campagne anticorruption par le gouvernement de XI Jinping, Macao n’en finit plus de dégraisser. La nouvelle Mecque du jeu de casino, la Las Vegas des Etats-Unis qui avait même réussi à traîner dans la poussière la légendaire « Cité du vice », voit en effet ses revenus dégringoler sans cesse depuis lors. Mais alors que les grands établissements de jeu pansent encore silencieusement leurs plaies avec le flux salvateur des touristes du continent, des secrets se révèlent, imposant une nouvelle analyse de la situation actuelle de l’ancien territoire portugais. Et si la fulgurante ascension de Macao n’avait été en réalité que de la poudre jetée aux yeux ?
La faute à Xi Jinping ?
Devenant au début de la décennie le premier et unique territoire chinois autorisé à ouvrir des casinos sur son sol, Macao a connu, en seulement quelques années, une fulgurante ascension dans le secteur des jeux de hasard. Attirant des joueurs du monde entier, l’industrie locale des casinos est en effet devenue le poumon de l’économie de la cité avec des revenus représentant près de 50% du PIB et 90% des revenus de l’administration locale. En 2013, les casinos de Macao réussissait même le pari complètement fou d’écraser complètement ses concurrents, dont Las Vegas. Les chiffres étaient tout simplement renversants : presque plus de 7 fois les revenus de Sin City. Et pendant que le Strip rongeait son frein, la cité chinoise voyait encore l’avenir en rose, ou plutôt en or pour être plus juste.
Enfin, jusqu’à ce que le gouvernement de XI Jinping décide de se lancer dans une lutte implacable contre la corruption. Depuis, rien ne va plus… Privée de ses gros parieurs, Macao a en effet entamé une véritable descente aux enfers. La dégringolade semble être encore plus rude que l’ascension de la cité qui semble vraisemblablement ne pas avoir prévu de parachute. Chaque mois est un peu plus dur, avec des statistiques qui n’augurent clairement rien de bon. Mais tandis que certains casinotiers maudissent encore en silence le gouvernement chinois, d’autres, comme Charlie Choi évoquent une toute autre origine à la chute du dragon macanéen.
Des méthodes peu orthodoxes pour attirer les gros clients
Responsable de salles de casinos pour VIP dans la région autonome chinoise, Charlie Choi a une toute autre théorie au sujet du « big dump » que subit l’économie de Macao. Selon lui, le succès de la cité et son ascension ne seraient en fait dus qu’à une stratégie bien huilée qui consistait à octroyer d’énormes crédits aux gros joueurs chinois afin que ceux-ci puissent les miser, et donc les perdre, dans les établissements de la ville. Bénéficiant de nombreux autres avantages obtenus grâce au concours de plusieurs investisseurs locaux, les VIP du continent flambaient ainsi chaque soir des sommes renversantes dans les casinos macanéens. En d’autres termes, Macao aurait financé elle-même une bonne partie de ses monstrueux chiffres d’affaires. Seulement, voilà. Le vote soudain des mesures restrictives par le continent a mis un terme brusque à cette mécanique. Résultat : de nombreux gros joueurs chinois ont disparu après avoir accumulé des dettes colossales. On parle de plus de 6 milliards de yuans (environ 900 millions d’euros) dus par plus de 800 joueurs.
Une voie sans issue
Tandis que Macao cherche à se relever, Charlie Choi a donc lancé une véritable chasse aux gros débiteurs. Pour cela, il a même créé un site internet avec des photos et l’identité de ces derniers. Mais rien n’y fait. Bien au contraire. Après les multiples tentatives de piratage de son site, Choi essuie aujourd’hui des menaces de mort. Certains de ses créanciers, moins vindicatifs, ont préféré recourir à la chirurgie esthétique pour continuer à jouer incognito, avec un nouveau visage… Ne disposant d’aucune voie de recours légal, Choi et ses semblables désespèrent.
Une fin programmée pour Macao ?
Avec de tels dessous, le succès des casinos de Macao a tout de suite un autre goût. Et logiquement, on craint de ne voir la cité se relever de si tôt. D’ailleurs, chez les gouvernants, on pense plus sérieusement à un plan de diversification qu’à une relance immédiate du secteur.
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