Le 2 avril 2008, quelques minutes après sa sortie du Casino de Montréal, Jules Grenier, un retraité originaire de Gaspésie se pend sur le pont des Îles. La veuve et le fils du suicidé engagent alors des poursuites contre la Société des casinos du Québec et réclament des dommages, estimant que l’établissement est en partie responsable de cet évènement tragique. Mais après près de sept ans de combat juridique, la Cour supérieure a statué en défaveur des plaignants.
Une retraite mal gérée
Menant jusque-là une existence plutôt paisible, Jules Grenier a vu sa vie s’envenimer progressivement suite à sa venue à Montréal, après sa retraite. Avec son épouse, Dolores Castilloux, ils décident en effet en 2000 de quitter la Gaspésie où ils ont passé le plus clair de leur vie afin de passer paisiblement leurs vieux jours près de leurs fils, installé depuis plusieurs années dans la capitale. Malheureusement, les choses ne vont pas vraiment se passer comme prévu puisque le retraité canadien va progressivement développer une addiction aux jeux d’argent. Devenu client régulier du Casino de Montréal, il flambe, en quelques années, les économies de toute une vie. Au total, ce sont plus de 500 000 $ que le vieil homme perd dans les salles de jeu, jusqu’à la faillite du couple, en août 2007. Mais, totalement accro, M. Grenier continue à fréquenter les casinos. Il perd ainsi encore 6 000 $ au cours de la dernière semaine précédant son suicide.
Le 2 avril 2008: jour tragique
Le soir de son décès, Jules Grenier sort de chez lui, faisant des adieux à peine voilés à son épouse. Il passe ensuite chez l’un de ses fils où il a une attitude et des mots tout aussi étranges, puis s’en va. Inquiété par le comportement de son père, le jeune homme alerte les services de police. Il le soupçonne en effet de s’être rendu une nouvelle fois au casino et craint qu’il ne commette l’irréparable. Mais cela ne suffira pas à éviter le drame. La police n’entrera finalement en contact avec le Casino de Montréal qu’à 20 h 45. Mais les actions menées par l’établissement pour retrouver M. Grenier à temps seront vaines. Celui-ci est en effet mêlé à la foule de clients du casino jusqu’à 21 h 14, heure à laquelle il quitte l’établissement à bord de son véhicule. Il sera retrouvé six minutes plus tard, pendu à la structure du pont des Îles.
La famille du suicidé déboutée
Suite à ce tragique événement, Mme Grenier et son fils ont décidé de porter plainte contre le Casino dans lequel jouait le défunt. Pour eux, le casino possède une part importante de responsabilité dans le suicide de M. Grenier. Il aurait non seulement contribué à son addiction, mais il serait également coupable de ne pas avoir fait ce qu’il fallait pour empêcher son suicide le fameux soir. En conséquence, la veuve et le fils du suicidé réclamaient des dommages pour une valeur de 1 million de dollars. Mais le juge de la Cour supérieure en charge de l’affaire, Robert Castiglio, a rejeté la requête des plaignants, considérant que la responsabilité du casino n’était pas engagée dans le suicide de M. Grenier. Pour le magistrat, le casino a fait ce qu’il a pu pour éviter le pire, surtout que la présence de l’intéressé dans l’établissement n’a été confirmée que tardivement.
Laisser un commentaire