Au Royaume-Uni, l’opérateur LeoVegas est sur des charbons ardents. Après la grosse amende financière que lui avait infligée la United Kingdom Gambling Commission en mai 2018, le site risque à nouveau de subir le courroux de l’autorité britannique de régulation.
Cette dernière a en effet ouvert une enquête concernant une plainte contre l’opérateur pour des faits d’incitation d’un joueur à risque à parier sur ses casinos en ligne.
Les faits reprochés à l’opérateur
Selon le journal Le Guardian, les faits reprochés à l’opérateur LeoVegas concerneraient un joueur présentant des risques importants de dépendance au jeu et d’endettement. Inscrit à l’origine sur la plateforme LeoVegas Casino, son compte avait été bloqué à partir de mai 2018 lorsqu’un agent du casino avait relevé certains signaux indicateurs d’une potentielle dépendance au jeu, lors d’une section de chat live avec celui-ci.
Cependant, quelques semaines plus tard, le même joueur aurait reçu des emails publicitaires provenant de deux autres sites appartenant eux aussi à l’opérateur LeoVegas. Dans lesdits mails, Castle Jackpot Casino et Pink Casino lui proposaient de s’inscrire sur leur plateforme respective, avec la promesse de free spins et de divers bonus sur dépôts. Ce qui constitue déjà un problème en soi.
Pire, le même joueur a réussi, par la suite, à ouvrir un compte sur 21.co.uk, un autre casino en ligne opéré par LeoVegas Casino, sur lequel il a parié et perdu plusieurs milliers de livres sterlings. Et ce n’est que suite à une demande du casino de fournir une pièce d’identité que l’établissement se serait rendu compte que l’homme utilisait la carte de crédit de sa mère pour jouer. Une violation des règles de fonctionnement du site qui a donc procédé au blocage du compte.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Plusieurs autres sites opérés par LeoVegas ont, par la suite, continué à envoyer des emails publicitaires au joueur concerné afin de l’inciter à s’inscrire sur leur plateforme. Au total, le joueur aurait perdu plus de 20 000 £ sur les plateformes de jeu de l’opérateur.
>>> Lire également : « LeoVegas sort le carnet de chèque pour la UK Gambling Commission«
Les politiques s’en mêlent
Cette histoire a choqué au sein de l’opinion publique britannique et a poussé divers politiciens à donner leur avis au sujet de ce qu’ils considèrent comme des incohérences dans les règles de fonctionnement du secteur. Tom Watson, chef adjoint du Parti Travailliste, a notamment jugé complètement insensée, la règle qui impose actuellement aux casinos en ligne de contrôler l’identité et l’origine des fonds misés par les joueurs uniquement après que ces derniers aient perdu d’importantes sommes.
Selon lui, la logique voudrait que ces vérifications soient effectuées avant même que les joueurs puissent miser le moindre centime. Watson a également souligné la nécessité de prendre des mesures afin d’interdire les mises effectuées directement depuis les cartes de crédit ; ces dernières étant des facteurs majeurs d’endettement. Enfin, il invite la UK Gambling Commission à prendre des mesures fermes afin de sanctionner les opérateurs qui bombardent les joueurs présentant une dépendance au jeu, de publicités les invitant à miser de l’argent sur leurs plateformes.
La machine déjà enclenchée
Face à la polémique, les responsables de LeoVegas se sont prononcés en affirmant qu’ils faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour respecter au mieux les dispositions légales en vigueur au Royaume-Uni en matière de contrôle des joueurs en ligne. Malheureusement, les antécédents de l’opérateur ne jouent pas vraiment en sa faveur.
Il faut en effet rappeler qu’il avait déjà écopé d’une amende de 600 000 € en mai dernier pour des faits de matraquage publicitaire en direction de joueurs à risques et de non-respect du principe d’auto-exclusion.
Déjà saisie de l’affaire, la Commission Britannique des Jeux a déjà ouvert une enquête sur l’affaire actuelle et ne devrait pas tarder à rendre publiques ses conclusions. La note risque d’être salée pour LeoVegas !
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