Le mercredi 5 septembre dernier, 10 personnes accusées d’escroquerie en bande organisée dans plusieurs casinos, dont celui d’Enghien-les-Bains, ont été condamnées à différentes peines de prison, dont certaines fermes.
Les accusés, membres d’une bande, avaient, entre février et mai dernier, réussi à soutirer d’importantes sommes aux établissements concernés en profitant d’une faille technique sur des machines de roulette électronique.
Une faille technique rondement exploitée
Arrêtés en décembre dernier après 6 mois d’enquête, les prévenus présentés le mercredi dernier au Tribunal Correctionnel de Pontoise avaient réussi à profiter d’une faille technique propre aux Roulettes anglaises électroniques de la marque Novomatic installées dans plusieurs casinos de France.
Selon les résultats de l’enquête, dont les conclusions ont d’ailleurs été confirmées par plusieurs des accusés, ce type de tables est équipé d’une manette servant normalement à la maintenance, mais grâce à laquelle les prévenus ont réussi à encaisser d’importantes sommes en usant d’une astuce toute simple.
Ces derniers se rendaient en effet en groupe dans les casinos proposant lesdites machines. Après avoir placé leurs mises, ils observaient attentivement la bille jusqu’à ce qu’elle s’arrête quasiment. Si elle finissait sur un numéro qui leur permettait de gagner, ils laissaient le jeu se dérouler normalement. Dans le cas contraire, l’un des comparses actionnait la petite manette juste avant que le numéro gagnant soit annoncé. Le globe couvrant la table se soulevait, et la partie était alors annulée.
Un agent du casino devait alors intervenir pour annuler la partie et retourner leurs mises aux joueurs. Les jeunes escrocs pouvaient ainsi gagner à presque tous les coups et multipliaient l’opération à de multiples reprises chaque soir.
Ce n’est que quelques mois après le début des faits que la direction du casino d’Enghien-les-Bains, principale victime de cette escroquerie, a découvert le pot-aux-roses. Des caméras de surveillance ont alors été déployées, permettant l’arrestation, en décembre dernier, de 13 personnes habitant dans différentes cité franciliennes.
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10 condamnations, 3 acquittements
Des 13 personnes présentées au juge du Tribunal de Pontoise, 3 ont été relaxées, faute de preuves les reliant formellement à l’affaire. Les 10 autres ont écopé de peines de prison, dont certaines fermes, de 3 à 6 mois.
Le tribunal a également prononcé plusieurs peines avec sursis, dont certaines allant jusqu’à 1 an.
Des amendes pour indemniser les casinos
Lors d’une première audience tenue en avril dernier, le tribunal s’était déjà prononcé concernant les demandes d’indemnisation des casinos lésés dans cette affaire. Il avait notamment réduit à 150 116 € le montant du préjudice total subi par le Casino d’Enghien-les-Bains, contre les 783 000 € exigés par la direction de l’établissement.
Les casinos de Carnac et Quiberon (Bretagne) et celui de Vittel (Vosges) également victimes de la bande, seront eux aussi indemnisés dans de moindres proportions : 5 634 € + 2 000 € de préjudice moral pour le premier, 18 247 € + 2 000 € pour le second, et 11 643 € au titre du préjudice matériel pour le dernier.
Dans ce cadre, des amendes allant jusqu’à 7 000 € ont été infligés aux prévenus. De plus, le tribunal a ordonné la saisie d’un véhicule de luxe, une BMW X6, ainsi que celle d’un scooter acquis avec l’argent de l’escroquerie.
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