La Haute Cour Singapourienne a rendu son verdict, ce 10 août 2018, dans une affaire opposant le Resorts World Sentosa de Singapour à un homme d’affaires malaisien.
Après avoir contracté une dette de 10 millions SG$ (environ 6,4 millions €) auprès de l’établissement pour assouvir sa passion du jeu, ce dernier demandait l’annulation d’une partie de celle-ci au motif qu’il était ivre au moment de la signature de l’accord de crédit.
Il dépense 10 millions de dollars singapouriens en 3 jours
On ne le dira sûrement jamais assez : jouer comporte des risques, de dépendance, mais aussi d’endettement. Et cela est encore plus particulièrement le cas pour les gros parieurs qui sont disposés à flamber des sommes parfois énormes, aux tables des grands casinos.
C’est l’une des leçons à retenir de cette affaire qui commence le soir du 20 août 2010. Lee Fook Kheun, entrepreneur malaisien dans le bâtiment, se rend alors dans l’espace VIP du Resorts World Sentosa pour tenter sa chance aux tables de ce prestigieux casino.
L’homme qui avait en projet d’ouvrir un restaurant de fruits de mer dans le complexe, est désormais bien connu de la maison. Joueur assidu, il bénéficie de certains avantages, dont celui d’ouvrir une ligne de crédit. Et il ne s’en prive vraisemblablement pas. Ce soir-là, il obtient ainsi 5 millions de dollars singapouriens (environ 3,2 millions €) en jetons.
Mais la chance n’est vraisemblablement pas de son côté, puisque deux jours plus tard, il contracte, auprès du casino, une dette de jeu identique. Portant ainsi son crédit chez la maison, à 10 millions SG$, tous partis en fumée.
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Ivresse et non-respect des règles de contrôle ?
Suite à cette déconfiture, Lee Fook Kheun s’était retiré, ne donnant plus de suite au casino malgré les multiples relances de celui-ci pour le recouvrement de la dette contractée.
En janvier 2015, il avait finalement consenti à signé une reconnaissance de dette, ainsi qu’un accord de règlement, craignant de ne voir l’affaire s’ébruiter. Au cours des 6 mois suivants, il s’acquitte d’une partie des échéances convenues, remboursant ainsi un peu plus de 4 millions SG$ dans le montant total dû. A la date du 21 août 2015, date du dernier payement, Mr Lee devait ainsi encore 5 930 595 SG$ (environ 3,8 millions €) au Resorts World Sentosa.
Mais plutôt que de solder ce compte, l’entrepreneur malaisien de 67 ans a décidé de demander l’annulation pure et simple de sa dette auprès de la justice singapourienne.
Mr Lee prétend en effet qu’il était totalement ivre au moment où il a contracté ladite dette auprès du casino et qu’il ne pouvait valablement pas percevoir la portée de son engagement. Il prétend aussi qu’il n’avait pas sollicité le crédit et que celui-ci lui avait plutôt été suggéré très implicitement par le personnel de l’établissement.
Soutenu par ses deux avocats, il reprochait donc au casino de ne pas avoir respecté les règles de contrôle imposées aux établissements de jeu d’argent de Singapour.
Arguments irrecevables
Mais les arguments avancés par Mr Lee Fook Kheun n’ont pas convaincu la Haute Cour de Singapour qui a estimé que son témoignage comportait de nombreuses incohérences. Reprenant l’affaire depuis ses débuts, la juge Valerie Thean a par ailleurs ajouté qu’en reconnaissant la dette en 2015, plusieurs années après les faits, et en ne respectant pas ce nouvel engagement, l’entrepreneur malaisien avait totalement remis en cause sa crédibilité.
Il est donc contraint de faire face aujourd’hui au remboursement intégral des 5,9 millions SG$ restant dus au Resorts World Sentosa.
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