Alors que tout semblait bien parti pour la réalisation du projet de construction d’un complexe de loisirs doté d’un espace de casino dans la périphérie de la capitale espagnole, le gouvernement régional de Madrid a finalement statué contre.
Un rejet qui freine quelque peu les ardeurs du groupe familial américain Cordish qui est à l’origine de ce projet dont le coût est estimé à 2,2 milliards de dollars.
Le gouvernement régional conservateur, pas convaincu
Au moment de l’introduction du projet auprès des autorités de la Région de Madrid, les représentants de Cordish Companies semblaient convaincus qu’il serait assez rapidement validé. Mais c’était visiblement sans compter sur le conservatisme des membres du gouvernement centre-droit qui préside aux destinées de la région.
Après analyse et étude approfondie, ces derniers ont en effet jugés que le projet n’était pas viable sur un point de vue organisationnel et économique. Selon la compréhension des membres de la commission qui s’est penché sur le dossier, s’il était réalisé en l’état, le complexe nécessiterait un investissement d’au moins 340 millions € de la part de la Région afin d’en garantir une accessibilité depuis les environs.
Dans une déclaration publique, le porte-parole du gouvernement a affirmé que la décision de rejet avait été prise après une réflexion approfondie. Il a toutefois précisé que la Région restait ouverte à une nouvelle proposition ultérieure tenant compte des « faiblesses » relevées.
Cordish « incompris », reste optimiste
Chez le promoteur, la nouvelle du rejet du projet est tombée un peu comme un coup de massue. Persuadé de l’intérêt de celui-ci et des nombreux bénéfices que pourrait en tirer la Région, le groupe américain qui possède déjà plusieurs complexes casinotiers aux Etats-Unis et qui a déjà fait ses preuves en rénovant le Baltimore’s Inner Harbor, comptait en effet commencer les travaux de construction de son premier grand complexe européen dès 2018.
Ce dernier devait comprendre plusieurs tours d’hôtels, des théâtres, des cinémas, des centres de convention, des restaurants, des boutiques, sans oublier des espaces dédiés aux jeux d’argent. Le projet devait par ailleurs permettre la création de 56 000 emplois pour l’économie régionale. Mais tout n’est pas perdu, le groupe ayant d’ores-et-déjà annoncé son intention de réintroduire un nouveau dossier, optimiste sur une issue plus heureuse.
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Un nouvel échec après celui du Las Vegas Sands
Le groupe Cordish n’est cependant pas le premier promoteur de complexes casinotiers de grande envergure à se casser les dents face au gouvernement de la capitale espagnole. Il y a environ trois ans, Sheldon Adelson, le magnat américain du casino, propriétaire du Las Vegas Sands, avait en effet essuyé un refus pur et simple concernant le développement d’un géant complexe de divertissement dans la périphérie madrilène.
D’un coût global de 30 milliards de dollars, le projet EuroVegas devait consister en la construction d’une avenue de gratte-ciels, avec six casinos, douze hôtels et un total de 18 000 machines à sous. Mais ce qui était censé être l’un des plus gros investissements en Espagne s’est noyé dans la controverse politique après que Sheldon Adelson ait sollicité des facilités fiscales.
Cependant, comme l’ont affirmé plusieurs experts, les deux concepts sont assez différents. Le projet du Cordish conserve donc une chance de voir le jour.
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