Le milieu des jeux en France est particulièrement agité depuis quelques mois en raison de la volonté du gouvernement de privatiser la Française des jeux (FDJ). L’État souhaite en effet céder plus de 50 % des 72 % du capital qu’il détient actuellement au sein de la structure.
Cette opération donnera entre autres naissance à des bornes FDJ qui seront positionnées dans les bars-tabacs et chez plusieurs détaillants, où les Français pourront jouer à la loterie numérique. Mais il faut dire que cette mesure n’est pas vraiment du goût des groupes casinotiers qui y voient une potentielle concurrence dans un secteur où ils détenaient jusqu’ici le monopole.
Le groupe Barrière aux avant-postes
C’est par l’intermédiaire de son PDG, Dominique Desseigne, que le groupe Barrière, le casinotier numéro 1 français, a réagi à ses réformes. En effet, dans une correspondance à l’endroit des sénateurs et des députés des villes de Cannes, Deauville, Enghien-les-Bains, Bordeaux, Lille, Nice et Toulouse, le groupe a exprimé ses inquiétudes. Pour son premier responsable, l’installation des bornes FDJ sera une concurrence directe aux établissements de jeux du groupe qui sont présents dans ces différentes villes.
Dans une autre correspondance adressée aux maires des communes concernées, les directeurs des établissements Barrière stipulent également que la faible possibilité de gain aux bornes FDJ n’est pas un argument assez solide. Pour appuyer son argumentaire, le groupe Barrière a évoqué l’exemple de l’Italie et de l’Allemagne où les récentes réformes dans le secteur des jeux ont eu des effets désastreux.
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La réponse du ministère du Budget
Pour le ministère du Budget, le projet d’ordonnance qui est sur la table du Conseil d’État et de la Commission européenne tient compte de l’équilibre des filières. La loi stipule que l’exploitation des machines à sous reste exclusivement du ressort des casinos.
Par ailleurs, toujours selon le ministère, il n’y aurait aucune probabilité que les bornes FDJ viennent concurrencer les machines à sous. En effet, la FDJ ne prévoit pas développer des jeux de casinos ou de jeux de paris sportifs dans ses points de vente. De plus, le nombre de terminaux présents dans le même espace fera justement l’objet d’un arrêté du ministre du Budget pour réduire le risque de concurrence avec les casinos. Un arbitrage est en cours à ce propos.
Un contrôle strict et rapproché
Le gouvernement est conscient des risques d’addiction et de troubles à l’ordre public et social que pourrait entraîner l’installation des bornes FDJ. C’est pour pallier cela que la loi accorde au ministre la possibilité de suspendre ou d’interdire l’exploitation d’un jeu si l’ordre public et l’ordre social sont en danger. Aussi, un contrôle strict des bornes sera mis en place grâce à l’installation de caméras.
Seuls les joueurs ayant l’âge légal requis pourront avoir accès aux terminaux. Selon un cahier de charges bien défini, les détaillants seront tenus responsables du respect de ces différentes dispositions. Les nominations-clés au sein de la FDJ seront également soumises à un agrément des ministres de l’Économie et du Budget.
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