A l’origine de la construction du Parq Casino de Vancouver à partir de 2014, Paragon Gaming a annoncé qu’il retirait ses actions dudit complexe.
L’opérateur nord-américain aurait cédé l’intégralité de ses parts dans la holding aux commandes de l’établissement, au promoteur immobilier PBC Group. Les mauvais résultats du casino, qui traverse actuellement une période difficile, pourrait être en cause.
Passage de témoin en interne
Construit à partir de 2014 en remplacement de l’ancien Edgewater Casino, le Parq Casino de Vancouver a finalement ouvert ses portes en septembre 2017. Porté initialement par l’opérateur Paragon Gaming, détenteur de quelques casinos en Amérique du Nord, le projet a coûté environ 700 millions de dollars canadiens. Pour son administration, une holding a été constituée : PELP (Parq Equity Limited Partnership).
En faisaient notamment partie, Paragon Gaming, en tant qu’actionnaire majoritaire, Dundee Corporation, un fond d’investissement coté à la bourse de Toronto, ainsi que le groupe immobilier canadien PBC Group. Jusque-là participant minoritaire de cette co-entreprise, c’est ce dernier qui a acquis l’intégralité des parts de Paragon Gaming dans le Parq Casino de Vancouver, pour un montant qui n’a pas encore été rendu public. Il s’agit donc d’une transaction en interne qui permettra à l’établissement de poursuivre ses activités sans réel incidence sur sa stratégie globale.
Des résultats décevants
Mais derrière cette transaction simple et amicale en apparence, de nombreux observateurs voient la volonté de Paragon Gaming de se retirer d’une affaire dont les fruits ne tiennent pas vraiment la promesse des fleurs. Les derniers chiffres réalisés par le Parq Casino sont en effet assez éloignés des attentes initiales et des gros espoirs nourris par ses promoteurs.
Après le bénéfice net de 28 millions de dollars canadiens engrangés pendant les trois premiers mois suivant son lancement, l’établissement a enregistré une perte de 108,3 millions de dollars canadiens pour le compte des neuf premiers mois de son premier réel exercice. Rapidement désillusionnée, la holding à la tête du complexe avait même dû, en mars 2018, se faire épauler par l’un de ses partenaires qui a injecté 33,4 millions de dollars canadiens dans l’affaire.
Quelques mois plus tard, en octobre dernier, un autre concours financier de 20 millions de dollars canadiens provenant d’un investisseur industriel anonyme avait été obtenu.
Mauvais timing
A l’origine de ces contre-performances, il y a sans aucun doute l’élection du nouveau gouvernement néo-démocrate à la tête de la province de Colombie-Britannique, survenue juste quelques mois avant l’ouverture de l’établissement. Menant une lutte ouverte contre le blanchiment d’argent, la politique du NPD s’oppose radicalement à celle du précédent gouvernement libéral qui avait validé le projet de construction du Parq Casino.
Imposant de nouvelles règles en matière de contrôle des sources de financement des joueurs, cette politique a logiquement des effets négatifs sur les revenus de l’établissement.
Et un bad buzz du chanteur Drake pour couronner le tout
Déjà mal en point, le plus grand casino de Vancouver a par ailleurs essuyé de violentes critiques et a été l’objet d’une grosse polémique lorsqu’en novembre 2018, le chanteur canadien Drake l’a accusé de racisme.
Alors qu’il souhaitait accéder au casino après un concert, le rappeur s’était vu refusé l’accès en raison, selon lui, d’un « profilage » racial effectué par l’équipe du casino. S’en est alors suivi un gros bad buzz sur les médias sociaux, ainsi que des menaces de boycott de l’établissement.
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