Depuis le 1er janvier 2019, le groupe de casinos Partouche a, au sein de son équipe, deux nouveaux collaborateurs pas vraiment comme les autres.
Le numéro 2 français des casinos s’est en effet offert les services de Martine Monteil, l’ex-chef de la PJ, et d’Eric Battesti qui a dirigé par le passé, les Renseignements généraux de Corse. Un recrutement quelque peu atypique qui entre dans la démarche du groupe visant à améliorer son image et ses relations avec les autorités.
Des super conseillers
Les profils des personnes travaillant au sein d’un grand groupe casinotier comme Partouche sont aussi nombreux que variés. On connaît tous les croupiers, les serveurs, les caissiers ou encore les nombreux agents qui assurent la sécurité des établissements. Mais il y a aussi des collaborateurs beaucoup plus discrets et dont la mission est autrement plus importante pour la bonne santé et l’image du groupe.
Dans cette catégorie, il y a les conseillers spéciaux. Et c’est justement à ce niveau qu’il y a de la nouveauté chez le groupe dirigé par Patrick Partouche. Le géant français des casinos a en effet recruté récemment deux nouveaux conseillers spéciaux. Opérationnels depuis le 1er janvier 2019, ils ont pour mission de garantir la sécurité des différents établissements du groupe, mais ils serviront aussi d’interlocuteurs privilégiés avec l’organisme de tutelle, le Service Central des Courses et Jeux (SCCJ), et les correspondants du ministère de tutelle.
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Deux profils exceptionnels
Pour assurer ces responsabilités particulièrement sensibles, le groupe Partouche a visé haut. Il s’est en effet offert les services de Martine Monteil et d’Eric Battesti, tous deux ex-policiers. Agée aujourd’hui de 68 ans, la première avait occupé pendant 4 ans (2004 à 2008) le poste de Directrice Centrale de la Police Judiciaire française.
Policière expérimentée au parcours exceptionnel, elle avait notamment fait ses preuves à brigade criminelle, puis à la brigade des stupéfiants et du proxénétisme (BSP) et à la brigade de répression du proxénétisme (BRP).
Première femme nommée à la tête de la PJ, elle avait ensuite été nommée préfète, puis secrétaire générale de la zone de défense de Paris. En la recrutant, les casinos Partouche s’offrent donc un allié de taille qui connaît bien les rouages de la mécanique administrative et sécuritaire.
Quant à Eric Battesti, il a dirigé pendant plusieurs années, le service des Renseignements généraux sur l’île de beauté. A partir de 2007, il travaille à l’Ambassade de France à Londres, puis dans la capitale chinoise, en qualité d’attaché à la sécurité intérieure.
L’affaire du casino de Cannes en cause ?
Derrière ces deux nouvelles embauches, beaucoup d’observateurs voient la volonté du groupe Partouche de se défendre efficacement, voire de riposter, dans l’affaire d’abus de bien sociaux survenue au cours de l’année dernière, et dans laquelle il a porté plainte contre le patron du SCCPJ pour non-respect du secret de l’instruction.
Une hypothèse qui a toutefois été rejetée officiellement par Fabrice Paire, Président du directoire du groupe. Pour ce dernier, ces nouvelles collaborations s’inscrivent dans une simple démarche de renforcement des capacités du groupe et d’amélioration de ses relations avec les institutions.
Précisons par ailleurs que Martine Monteil et Eric Battesti ne sont pas les premiers anciens haut-gradés de la police à rejoindre un groupe casinotier. En 2015, le groupe Barrière s’était lui aussi offert les services d’un ancien patron de la PJ. Il s’agit de Roland Gauze, ex-patron de la section marseillaise de la police judiciaire.
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