Le Service central des courses et jeux (SCCJ) de la police judiciaire française a récemment interpellé plusieurs suspects dans le cadre des enquêtes concernant les cas d’arnaques et d’escroqueries qui mettent à mal l’univers des casinos français et européens depuis le début de l’année.
Ces équipes de tricheurs originaires d’Amérique du sud et d’Europe de l’Est sont en effet, l’une après l’autre, démasquées par la Direction Centrale de la Police Judiciaire.
Des « perceurs » originaires de la Géorgie
Le 22 novembre dernier, le SCCJ a démasqué et interpellé l’un des membres d’un gang de tricheurs originaires de Géorgie. Le suspect, en complicité avec les autres membres de l’équipe (2 ou 3 personnes en général) serait spécialisé dans le vol sur les tables de roulette anglaise électronique.
À en croire un enquêteur du SCCJ, l’équipe des voleurs se chargeait d’abord de repérer une table hors du champ des caméras de vidéosurveillance de l’établissement. Ensuite, l’un d’entre eux se servait d’une mini-perceuse électrique afin de percer le couvercle de plexiglas couvrant la table de roulette. Dans ce trou, était introduite une petite tige d’acier servant à bloquer la bille sur n’importe quel numéro voulu dans le cylindre. Il ne restait alors à l’équipe qu’à miser une grosse somme sur le numéro choisi pour rafler le pactole.
Les Géorgiens mis en cause dans cette affaire auraient utilisé cette technique dans les casinos français, mais aussi au aux Pays-Bas et au Luxembourg.
Des Dominicains qui détournent les jetons
Des joueurs originaires de République Dominicaine ont également formé des équipes et opéraient à leur manière sur les tables de roulette anglaise classique. Sur les tables de cette variante, c’est le joueur qui détermine la valeur du jeton, en fonction de sa couleur.
Au début des parties, l’un des membres de l’équipe peut par exemple décider que le jeton rouge aura une valeur de 10 euros. A la fin de la partie, au lieu de rendre normalement tous les jetons, un joueur numéro en prend discrètement quelques-uns, tandis que ses complices se chargent de distraire le croupier. Les jetons volés sont ensuite passés à un autre membre dans un lieu discret. Ils seront alors rejoués, cette fois-ci avec une valeur bien supérieure pour le même jeton rouge afin d’empocher des gains conséquents.
Cette technique, qui a été employée dans des casinos français, néerlandais et espagnols auraient permis aux escrocs de soutirer environ 330 000 euros aux casinos victimes. La plupart des membres de cette équipe auraient cependant été repérés et arrêtés par la police.
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Des Colombiens qui bourrent les « stackers »
La police a également repéré des joueurs colombiens qui faisaient usage d’une technique que l’on pourrait qualifier de « bourrage des stackers ». Pour info, les stackers sont des sortes de machines de change qui sont installées dans certains établissements de jeu d’argent.
Les tricheurs introduisaient un billet de 500 euros dans ces machines pour faire sortir un ticket à code-barres permettant de parier sur les machines à sous du casino. Mais au lieu de l’utiliser pour jouer, ils allaient à la caisse pour se faire payer en espèces. Ils reprenaient alors le processus à plusieurs reprises jusqu’à ce que la machine soit complètement pleine. Ils forçaient ensuite le stacker pour récolter l’argent ainsi cumulé, à l’abri des regards. Pour cela, ils choisissaient une machine non, ou peu, couverte par les champs des caméras. Certains membres de l’équipe servaient également d’écrans pendant les opérations.
Plusieurs autres faits similaires à ceux évoqués ici ont été répertoriés en France, en Italie, en Roumanie et au Luxembourg. En réponse, la Police Judiciaire multiplie les opérations d’envergure afin d’enrayer le phénomène.
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